Parce que des fois il faut prendre le temps de se reposer...

Alors.
Vous voilà à Chogador, devant la Grande Basilique. Berem le barde vous a... disons... attendus dans une auberge du Nord-Est de la ville, située non loin du temple de Yondalla.
Vous vous y rendez et y louez quelques chambres pour y déposer vos affaires.
Certains d'entre vous étant à présent physiquement handicapés, vous vous décider à recourir aux talents d'un guérisseur, quitte à y laisser une partie de votre petite fortune...

Renseignés par le tenancier, vous vous dirigez tout d'abord vers la Banque de Chogador, afin d'échanger toutes vos pièces de cuivre, d'argent et une partie de vos pièces d'or contre du platine, plus facile à transporter. Chogador étant une ville importante, la banque n'a pas de mal à vous fournir la somme requise, et ce, sans vous faire payer de frais de change! Vous prenez congé des gnomes et prenez la direction de l'Académie de Magie, non loin de là, au Nord de la ville.
Arrivés sur place, vous vous retrouvez devant un haut mur d'enceinte de pierre blanche. L'entrée de la Guilde est défendue par une petite troupe de gardes. Vous passez sous l'imposant portail de bronze de l'établissement... et l'agitation de la ville semble s'évanouir derrière vous. Vous voici au centre d'une cour pavée, plongée dans un profond silence malgré la présence de quelques étudiants en magie, et entourée d'imposants bâtiments dont l'élégance tranche avec ce que vous avez pu voir au-dehors des murs de la Guilde. Vous apercevez d'immenses étagères derrière les hautes vitres de la Bibliothèque, sur votre gauche. Comprenant que vous n'êtes pas devant le bon bâtiment, vous poursuivez votre chemin jusqu'au grand manoir trônant au centre du domaine, autour duquel règne une certaine agitation. Vous entrez dans le hall principal et vous dirigez vers un petit comptoir, où une charmante demi-elfe vous envoie au service des Soins Magiques, au rez-de-chaussée.
Vous pénétrez alors dans une petite salle d'attente, déserte à l'exception d'un vieux nain couvert de plaques rouges à l'air bougon. Vous vous asseyez sur une confortable banquette en cuir à bonne distance du nain et attendez votre tour.
C'est un homme de haute taille qui vient vous voir, chauve et imberbe, drapé dans une grande toge blanche. Son premier patient est Hyle, qu'il invite dans son bureau.

Elle suit donc le guérisseur dans une haute pièce boisée, munie de grandes fenêtres donnant sur la cour d'entrée de l'Académie, aux murs couverts d'étagères et autres armoires renfermant divers instruments alambiqués et de nombreux traités de médecine magique. Une grande tapisserie portant le pentacle de Boccob, Dieu de la Magie, trône derrière le siège du prêtre. Hyle s'installe dans une confortable bergère en cuir et fait un bref récit de l'accident au prêtre. Après une inspection en règle, celui-ci remarque entre autres une maigreur inhabituelle et conclut à un affaiblissement magique de la vigueur corporelle de notre prêtresse. "C'est un mal demandant beaucoup d'énergie à la guérison", annonce le prêtre. "Il vous en coûtera dans les six cents pièces d'or. Sans parler de la douleur occasionnée." Hyle dépose quelques gemmes et pièces sur le bureau du guérisseur, qui donne quelques coups sur une petite sonnette. Un gnome entre alors dans la salle et, muni d'une petite loupe, examine les pierres. Le compte est bon!
Le prêtre accompagne alors Hyle dans un petit dortoir et la fait s'allonger sur un lit. Il appose alors ses mains sur les épaules de la prêtresse, et murmure quelques mots de pouvoir. Ses traits se crispent alors que Hyle se met à hurler. Un halo orange semble alors émaner du prêtre, puis descend le long de ses bras pour finir par baigner le corps de sa patiente. Puis tous deux se détendent ; le prêtre est en nage et semble fatigué. Mais ce n'est rien comparé à Hyle, dont le corps entier la lance horriblement. "C'est tout à fait normal", lui dit-il, "vous serez complètement remise d'ici une heure. En attendant, reposez-vous." Il prend alors place sur autre lit du dortoir.

Pendant ce temps, un autre prêtre est venu chercher Tessild dans la salle d'attente, pour le mener dans un autre bureau très similaire, si ce n'est que les instruments aux étagères sont différents. Après avoir suivi la même procédure que son confrère, le guérisseur conclut cette fois à un affaiblissement de la force physique du guerrier. "Vous êtes assez gravement atteint. Vous vous en êtes certainement rendu compte après coup, vous avez perdu une grande partie de vos capacités... et le traitement va beaucoup me coûter. Je ne peux pas vous soigner pour moins de six cent pièces d'or." Tessild paye donc la somme demandée en pièces et gemmes. Après inspection des pierres par un gnome, le guérisseur conduit notre guerrier au dortoir où, après l'avoir fait s'allonger sur un autre lit, il appose ses mains sur sa poitrine, et lance une brève incantation. Le même phénomène se produit alors, si ce n'est que le halo lumineux est rouge vif.
Puis les deux hommes se reposent.

Le calme revient dans la pièce. Tessild et Hyle sont allongés de part et d'autre du lit d'un grand jeune homme aux cheveux bruns... une large blessure à l'avant-bras semble être en train de cicatriser à grande vitesse. Réprimant la douleur qui le fait grimacer, il adresse un bref sourire à chacun d'entre vous...

... A votre tour!

Le jeune homme se tourna vers ses compagnons de chambre. La douleur de son bras commençait à peine à baisser mais il voulait passer pour un brave, quelqu'un qui endurait la douleur sans frémir. Et puis, il n'était pas devenu prête de Saint Cuthbert pour rien. Il serra les dents un instant puis parla d'une voix grave, d'une voix calme et souriant d'un air avenant :

-Bonjour. Permettez moi de me présenter, je suis Maerens Gernion, prêtre itinérant. Ma question peut vous paraître indiscrète, mais qu'est-ce qui vous amène ici ?

La jeune fille, qui paraissait épuisée, prit sur elle et essaya de se relever mais sans y parvenir. Elle saisit alors ce qui lui restait de forces pour se retourner vers le jeune homme. Avant de répondre, elle le scruta des pieds à la tête. Elle vit alors, le sourire de ce dernier, ce qui malgré son extrême fatigue et ses douleurs qui commençaient tout juste à s'aténuer, la rassura quelque peu. Elle le regarda fixement un moment, prit un air sévère et lui répondit d'un ton distant :

"-Je suis fort désolée, mais la raison de notre présence ici ne vous regarde absolument pas. Sachez juste que nous revenons juste d'une éprouvante quête et que le plus grand repos nous est nécessaire. (En fixant sa blessure au bras lui dit-elle d'un ton désinterressé, juste pour ne pas rester allongé à rien faire) Mais dites moi que vous est-il arrivé pour qu'une blessaure comme celle-ci vous soit infligé ?"

"-Vous savez, ce genre d'incident stupide lorsque l'on essaie de prêcher au milieu d'une foule barbare et ignorante. En gros quelques unes de mes paroles leur ont déplu et un bon nombre est venu plutôt rudement m'expliquer leur manière de penser. Leurs arguments étaient assez tranchants. J'ai bien essayé de lutter contre eux, Saint Cuthbert en soit témoin, mais le nombre a eu raison de la bravoure. Ils m'ont laissé gisant inconscient sur le sol. Quand je me suis réveillé, j'étais très endolori et mon bras refusait obstinément de ressembler à autre chose qu'à un morceau de charpie. Alors je suis venu ici.

À présent, je réfléchis à ma prochaine destination. Où prêcherais-je la bonne parole et vers quelles quêtes de vérité Saint Cuthbert me mènera-t-il ?

Enfin, je vais vous laisser vous reposer, je ne voudrais pas vous ennuyer."

Trouvant le jeune homme assez sympathique, elle quitta son air strict et retrouva un air plus sociable."Mais je suis d'une impolitesse incorigible, veuillez m'en excuser. Je suis Hyle, Prêteresse d'Heroneus, et je fais parti d'un petit groupe d'aventuriers, l'un de mes amis se trouvant d'ailleurs dans cette salle : Tessild. Que la curiosité soit mon unique défaut, faites-vous toujours route seul ? En outre quel est votre but ?". Reprenant ses forces, elle s'asseya sur le lit, face au Prêtre; elle aposa ses deux mains sur sa poitrine, prononça une incantation , et dans un halo de lumière qui éblouit l'ensemble de la pièce, retrouva sa vigueur passée.

"-Pour répondre à votre question, je ne fais pas toujours la route seul, il m'est arrivé, une fois de parcourir les chemins en compagnie d'un trio sympathique. Hélas, par manque d'expérience, nous sommes tombés dans un piège dont je fus le seul survivant et ce grâce à l'aide de mon Dieu, j'en suis convaincu. Imaginez une pièce dont l'air s'enflammerait d'un seul coup ! Seul un miracle a pu me sauver d'un piège pareil ! ... Et le fait que j'ai trébuché à l'entrée de la pièce, me retrouvant au sol a cet instant... Je le conçois, ma geste est loin d'être flatteuse, mais s'attire-t-on une quelconque gloire en mentant ?

Quant à votre autre question, mon but est de faire connaître mon Dieu au travers du monde, d'éradiquer tout être malveillant sur mon passage, et de défendre la veuve et l'orphelin. Si en faisant tout cela, je m'attire une once de gloire, alors je serais un homme comblé. Je ne néglige pas non plus l'argent, notre fonction de prêtre nous permettant difficilement d'en acquérir, je dois avouer que de temps à autres, je demande de temps en temps de l'aide aux fidèles."

Maerens parlait avec franchise, les yeux brillants de foi en ses projets d'avenir. Il eut en revanche du mal à cacher le trouble que lui causait la vue de la jolie prêtresse, on peut être prêtre et pourtant rester un homme. Afin de dissimuler cela, il se leva, grimaçant toujours à cause de la douleur causée par son bras, et se soigna à son tour. Puis, il demanda :

"-Voulez vous que je soigne votre ami ? Tessild ? C'est cela ?